lundi 27 juin 2011

Les petits écorchés de l'Essss

L'est de Sherbrooke a une sale réputation. 
Il y a peu de temps, une fille a tenté d'enlever un poupon dans la cour d'école de mon grand.
La semaine dernière, la police était dans ma cour, ma cour à moi, que je partage avec le bloc d'à côté. Elle a embarqué un type saoul et louche pour une raison qui m'échappe. C'était la deuxième fois en deux semaines qu'elle se présentait au bloc.
L'histoire du serpent géant abandonné dans un appartement de l'est, c'était aussi dans le bloc à côté, dans ma cour.
Le matin, ça sent le pot à côté. Et le voisin gosse dans son char, une bière à la main, en écoutant du Scorpion.
Avant, quand on passait sur la rue St-Michel, on se faisait garnotter des bouteilles par la yeule.
C'est pas pour rien que l'est a une sale réputation.

Du monde qui a mangé de la misère, y'en a plein ici. Et ça fait des enfants aussi.

Sur mon bout de gazon, il y a un module de jeu et une glissade. Il y a aussi un boyau d'arrosage. Tout ça, ça ameute pas pire les tits-culs écorchés du quartier. Même si parfois souvent, j'aimerais bien profiter de ma cour tranquille, avec ma famille, je les comprends les kids de se pousser pour venir glander chez nous.

Dans le lot, il y a Vincent.
Vincent a 9 ans. C'est un tit-cul avec de grands yeux doux. Il est super poli et il aime bien quand je joue au badminton avec lui. J'ai un faible pour lui parce que son milieu de vie l'a transformé en tit-bonhomme mature tout plein.
Un matin où il devait bien faire -15, j'allais porter Arno au service de garde en attendant que l'école ouvre ses portes pour ensuite me rendre à l'université. Il devait être 7h30. Vincent se les gelait avec un tit-manteau de printemps sur un bout de trottoir en face de l'école. "Qu'est-ce que tu fais là Vincent?" que je lui ai demandé. "Mon grand-père est venu me débarquer à 7h ici parce qu'il s'en allait à la pêche." qu'il m'a répondu.
Ça faisait quand même une demi-heure que tit-pit niaisait là, les mains dans les poches pour se les réchauffer.  Les matins suivants, il a glandé chez nous à la place. C'était mieux j'pense.

Vincent est venu cogner à la maison un mardi, vers 5h30.
"J'peux-tu appeler ma grand-mère? Depuis 3h30 que j'attends ma mère sur mon balcon, mais elle arrive pas...J'aimerais appeler ma mère sur son cellulaire, mais elle change toujours de numéro de téléphone."
Il faisait son tough. Mais une fois sa grand-mère en ligne, il a salement éclaté en sanglot. "ELLE EST JAMAIS LÀ MAMAN!" qu'il a crié à sa mamie.

Dans le lot, il y Sam.
Sam, elle a 9 ans. C'est une blondinette frisée qui trippe sur le bricolage. À toutes les fêtes, elle me demande si elle peut faire des décos avec moi. Elle m'a fait un beau dessin hier, assise tranquille à ma table de cuisine pendant que je préparais le diner.




"Pis Sam? Vas-tu chez ta mère pendant les vacances?"
"Ouin. J'ai pas vraiment envie. Elle bois tout le temps. Ben sauf quand elle conduit là. Quand elle conduit, elle en boit 3-4 seulement. Après, elle boit de l'eau."
"La semaine passée, son chum était fâché. Il nous a débarqué, ma soeur, ma mère et moi sur le bord de la rue Montréal. On a marché jusqu'ici."

Dans le lot, y'a Alex.
Alex, c'est la petite soeur de Sam. Sa bouille d'ange fait qu'on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Quand on ne la regarde pas, elle joue avec un briquet. Quand on la regarde faire, elle dit: "Tiens, mon père voulait te donner ça..." en tendant le briquet, pour éviter qu'on l'engueule.

Dans le lot, y'a la belle Lily-Rose.
Je vous en ai déjà parlé. J'pense que j'ai un kick sur elle. Dans deux semaines, elle fêtera son anniversaire dans un gym qui se spécialise dans les fêtes d'enfants et le pole dancing. J'ai toujours pas trouvé le lien entre les deux activités.

Dans le lot, y'a Jaysen.
Jaysen, pas Jason.
Lui aussi il a un regard doux. Doux comme Bambi genre. Sa maman a toujours un sourire dans sa voix. Ça me rassure. Arno est allé joué chez Jaysen le mois passé. Une belle place grande comme ma main, les stores baissés, empestant fort fort le vieux botch. Pour atteindre l'appart, on doit passer devant celui du rez-de-chaussé, celui habité par un collectionneur de films pornos qui laisse trainer sa collection devant la fenêtre.

Je remarque que la plupart de ces petits écorchés de l'essss ont bon coeur.  Ils veulent, la plupart du temps, juste un peu d'attention.
Et j'espère salement qu'ils réussiront à bien pousser malgré tout, pour qu'ainsi, la réputation de l'esss change peu à peu.

lundi 13 juin 2011

Lily-Rose

Un moment donné dans la vie, Johnny Depp et Vanessa Paradis ont joué à touche-pipi.

 9 mois plus tard, Vanessa Paradis expulsait une pouponne de son dedans, non sans émettre quelques "putain ça fait mal" et quelques "Johnny je te hais".

Le couple, divinement beau, a choisi d'appeler le fruit de leur game touche-pipiesque, Lily-Rose. Et depuis ce jour heureux et plein d'allégresse, des Lily-Rose, y'en a en tabarslask de par le monde.

Arno, il en a plein son école de ce genre de tites-filles avec un nom cute comme un bébé chat. Et dans ma tête à moi, les Lily-Rose sont obligées d'avoir toujours des lulus, de porter en permanence un tutu et de guigler en parlant. Elle ne se nourrissent que de fraises ou de gommes ballounes et leurs mamans sont des princesses.

Y'a la petite voisine qui s'appelle Lily-Rose. Et elle vient foutre en l'air ma conception utopique de l'espèce.

Lily-Rose-la-voisine, c'est pas une enfant: c'est un tank. À 8 ans, elle casse des gueules. Elle parle comme un gars de chantier et elle crache par terre entre deux renâcles.

L'autre jour, elle voulait jouer avec Arno. Elle est venue cogner à la porte, non pas avec son petit poing genre toc-toc-toc, naon, genre BANG-BANG-BANG avec un bat de baseball.

Je lui donne 2 ans avant de fournir la cour d'école en cigarettes.

M'est d'avis que ses parents auraient dû l'appeler Steve.

dimanche 12 juin 2011

Blog's not dead

Bon bon bon bon.

Après la grosse vague de larmes et de cris d'amour lancée à tous vents sur les Internet via Facebook en réaction à la fermeture de mon blog, me suis don' trouvée sans coeur de vous abandonner de même, comme des tits-chiens, pour des histoires d'inspiration maquante.

Disons donc que mon blog va reviendre mes canards. Vous  m'avez convaincu.
On essuie les larmes et on me fait une risette astheure.
Ok?

lundi 6 juin 2011

This is the end, my only friend, the end

Chers vous tous, sauf peut-être le type louche qui marque des insanités dans Google et qui se ramasse ici en espérant voir de la porn hardcore,

J'arrive dans une impasse.

J'ai blogué ma vie, pour faire rire, pour me défouler aussi, certes. J'ai écrit parce que j'aimais bien ça, tsé, écrire, pis vous parlez de mes joies parentales.  Mais z'avez surement remarqué que je blogue ma vie pas mal moins souvent depuis 1 an.

Je relis mon vieux stock de simili-j'me-prends-pour-une-écrivaine pis parfois (souvent) je constate que c'est pas pire de la marde.

L'envie me prend donc de tuer ce blog à grand coup de chainsaw.

J'en partirai peut-être un autre. Peut-être pas. Je sais pas. Il sera peut-être moins personnel, avec peut-être  pas de photos de tout mon monde adoré. Peut-être aussi que je vais juste rien faire, parce que je suis pas mal bonne là-dedans, rien faire.

J'ai des projets de BD que je transformerai peut-être en blog. J'ai des projets de migration vers mon sofa pour m'y installer en permanence. Je caresse aussi le rêve de devenir une adulte pour vrai. Une adulte capitaliste. Ben non, c'pas vrai tsé ben.

Je remercie chacun de mes lecteurs, tout particulièrement: Zabelle, Géraldine, Jérôme, Nath, Dez, SoBe, Coco, Michel, Hasemeister, Rox, Esther, Sébastien, Simon, Marie-Pier et Sarah qui, avec leurs commentaires, ont su rendre mon blog vivant.

Un dernier merci à mon inspiration première, mes zinfants, et à mon namoureux avec qui je partage la belle aventure d'être parent (fawk que c'est kétaine. J'assume).

Veuillez agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs, mes canards.

hani xx