vendredi 19 juin 2009

That's sox

Laissez-moi vous raconter une belle histoire.

Cette semaine, en sortant de la maison, je remarque un sac accroché à la poignée de porte extérieure. Intriguée, j'ouvre le présent -car visiblement, ça en est un, malgré l'apparence négligé de l'emballage- et en ressort trois paires de bas.

Des beaux bas là. Trocotés avec amour par des vieux doigts usés mais qui avaient le mérite de savoir comment faire du tricot. Et pis la couleur de la laine, olala les amis, un arc-en-ciel de pastel. Juste du beau.

J'ignore pourquoi ils sont là. J'ignore à qui ces bas sont destinés. Ils sont trop petits pour un adulte normalement constitué et trop grands pour des gamins dans le bassin d'âge du 3-6 ans. Qui plus est, je réitère que ces fichus bas sont pastels.

Pastels.

Je soupçonne une voisine qui, à tout bout de champ, me fait don de poches de linge assez merdeux qui finissent inévitablement à l'armée du salut. J'imagine qu'elle fait ça pour s'éviter d'y aller elle-même, consciente à chaque fois qu'elle me donne de la crap.

Je referme la porte et me tourne vers les garçons:

"Checkez bande de chanceux! Des beaux bas!"

Le party pogne. Mais solide.

Mes ti-gars, en short, enfilent le lainage. Les bas leur remontent jusqu'aux genous et ils ont l'avantage d'être glissant comme des patins. Y'en plein de traverses d'enfants qui se créées dans la baraque.

Des fusées. Pis toute.

On pousse le fun plus loin. Et si on sortait jouer dehors dans la bouette hein? Pas de souliers, go les bas!

On s'éclate à fond. Les enfants au bout d'une demi-heure rentrent à la maison, noirs de plaisir. Les bas sont garochés dans la cave, sur la liste d'attente d'un quelconque lavage. Je referme la porte de la cave.

***

Une semaine plus tard.

Je viens de faire une brassée de draps. J'étends tout ça sur la corde à linge en sifflant. Journée de soleil, oiseaux qui pitent-pitent, fraîche senteur de lessive. Je suis over-zen.

Un type arrive près de moi:

"Scuse moi, je viens chercher mon sac"

Son sac? Quel sac?

" Mon sac de bas. C'était un cadeau pour la voisine du cordonnier mais je me suis trompé de côté de voisin."

Je suis moins zen.

"En plus, la dame qui les a tricoté est décédé cette semaine"

Malaise.

Je repense aux gosses qui ont eu tellement de plaisir à galoper dans la bouette, à laver une vache, à jouer dans la graisse de moteur avec les bas.

Je déglutis.

Scénario 1

Faire l'innocente.

"Des bas? Jamais vu de bas ici. Maintenant foutez le camp de ma propriété ou j'appelle les flics."

Scénario 2

" Oui, oui, j'ai bien vu des bas. Étrangement, la dame qui les as tricoté avait utilisé de la laine sale..." Battement de cils innocent, assommer le gars à coup de pelle ronde.

Scénario 3

Dire la vérité.

Arg.

"Mes ti-gars les ont salopés solide vos bas...Je suis désolée...Je vous les lave et les expédie à la bonne personne, ça vous va?"

J'ai choisi le scénario 3.

Et le mec là, tout affligé, y est allé d'expressions d'abattement puissants, de "t'es pas sérieuse?" douloureux et de "la madame qui les as tricoté est morte hein..." et j'ai presqu'eu envie de lui faire une accolade le pauvre.

Il est reparti, les épaules tombantes, le dos vouté sur son malheur.

J'ai récupéré les bas maudits, tricotés par une morte, et j'ai frotté comme si y'avait pas de lendemain. Le Dieu Chasse-Tache était de mon côté puisque j'ai réussi à rescaper le tout. Maintenant, j'attend que ça sèche pour m'en débarasser...

J'vous dit pas combien j'ai hâte d'aller porter les bas à la madame.
Mais...je m'interroge surtout à savoir quelle taille elle peut bien avoir c'te madame-là...

dimanche 7 juin 2009

Le klaxon

Arno, quand il estime que son père et moi avons assez dormi un matin de week-end, sort son klaxon.
Un klaxon home maid en plus.

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHH"

C'est ça le klaxon. Éloi qui crie.
Ça marche à tout coup.
En moins de deux y'a une moi ou un papa debout, mal réveillés et ronchonneux.

Futé le petit.
Mais diantre que c'est brutal!
Au diable le pit-pit cute des oiseaux.

Je suis ronchonneuse et mal réveillée ce matin...