lundi 28 novembre 2011

Ton absolument magnifique chanson



Longtemps j'ai eu la photo d'un tit-cul dans mon porte-feuilles. Un tit-cul beau d'même avec des fossettes, en salopette, qui souriait. 


Le tit-cul n'était pas juste une photo: il existait tangiblement. Un adorable bébé. Le 
premier pour qui j'ai transformé une cuillère remplie de pablum en avion.


Le tit-cul, c'était le petit frère de ma meilleure amie quand j'avais 14 printemps.
Je garde un merveilleux souvenir de cette époque. Vraiment. C'était le temps où je bleachais trop souvent mes cheveux. Celle où j'ai fait percer mon nez comme une rebelle. Celle où on trippait solide à parler 4 heures en ligne au téléphone avec sa BFF.


Le temps a passé. J'ai perdu ma BFF de vue. J'ai changé de porte-feuilles. La photo du tit-cul est restée dans le vieux.


Avec Facebook, j'ai retrouvé mon ancienne BFF. J'ai retrouvé sa mère. Et sa soeur aussi. Un trio de femmes que j'aimais vraiment beaucoup et pour qui j'ai gardé un attachement profond malgré toutes les années. Des filles de party. Des filles qui rient. Des filles intelligentes. Des filles qui ont mangé de la misère aussi. Le trio se serrait les coudes dans un 5 1/2 pour élever Tit-Cul, arrivé sur le tard.


 Jamais je n'aurai vu la mère de ma BFF comme une mère: c'était une amie. Une grande soeur à la limite.  


Grâce à Facebook, j'ai pu voir des photos du tit-cul. Tit-Cul, à 17 ans. Beau d'même. Encore. Je me suis trouvée ben vieille de le revoir aussi grand. Je ne lui ai pas envoyé de demande d'ami. La fille qui t'a donnée du pablum à 1 an, sérieux, who care?


Puis la semaine dernière, un statut Facebook à faire pleurer. "Repose en paix mon frère. Je t'aime."


Tit-Cul est parti. 


Et ça, c'est incompréhensible.


C'est incompréhensible qu'à 17 ans, un kid ne réalise pas toute la vie qu'il a devant lui. C'est incroyable qu'un kid se dise "non franchement, je ne vois pas. Je ne peux pas".


Trois femmes anéanties. Des amis en deuil. Une famille sous le choc. 


Et même moi, de loin, je ne cesse d'y penser. 


Je pense surtout à sa mère, démolie, qui lance cris du coeur par dessus cris du coeur sur Facebook. Ça arrache les larmes de lire ça... On aurait le goût de la prendre dans nos bras en lui jurant que ce n'est qu'un mauvais rêve.


Donner la vie à un enfant. Pour qu'il se l'enlève 17 ans plus tard... Y'a pas une maman au monde qui devrait avoir à vivre ça. Jamais.


Je talonne mes gars ces temps-ci. Je leur dis que je les aime. Me trouvent gossante. M'en fous.





"Maintenant tu es parti, et on pleure Parce que ça ne te ressemble pas de t'en aller au milieu d'une chanson Ta magnifique chanson. Ton absolument magnifique chanson."


Repose en paix, Tit-Cul...



vendredi 11 novembre 2011

Jour du souvenir


Jour du souvenir aujourd'hui. Je prends la pose pour l'occaz.
Mais pour être franche et pour faire ma parfaite inculte, je ne me souviens pas de grand chose en rapport aux soldats canayiens.

Je me souviens avoir vu des photos troublantes du débarquement de Normandie dans le magazine LIFE.
Je me souviens avoir bu les paroles d'un vétéran dans un reportage Radio-Canadien.
Plus récemment, on se souvient tous des nombreuses images téléjournalistiques nous montrant trop souvent le cercueil d'un soldat du 22e régiment débarquant d'un avion sous le regard en larmes de sa douce et de sa progéniture.

C'est pas mal ça.
La guerre, c'est dégueulasse quand même.

Ce qui me marque le plus, c'est les histoires que mon grand-père me racontait. Non, il n'est pas allé à la guerre, mon papy. Mais il a fait son entraînement militaire. Comme plusieurs papys du Québec.

Je me souviens qu'il était fier. Qu'il se trouvait donc beau dans son bel habit de guerrier. Je me souviens qu'il nous parlait souvent d'un coéquipier de drille qui s'appelait Isapitoski Lalique.

Isapitoski Lalique, c'est un nom qu'aucun des petits-enfants Roberge n'oublieront. Papy disait ce nom aux sonorités qu'on trouvait donc bizarre et il éclatait de rire, en frappant dans ses mains. Sa dent en or prenait alors toute la place dans sa face. On riait avec lui. Parce qu'il était beau quand il riait, Jean-Charles.

Je n'ai pas conservé d'objets appartenant à mon papy. Mais j'ai gardé cette photo, très importante et significative pour moi. C'était sa photo préférée.



Un souvenir impérissable donc, en ce Jour du Souvenir.

jeudi 27 octobre 2011

Long time no see

HEILLE. Fais longtemps han?

Tu t'ennuyais pas toujours?

Ben non tu t'ennuyais pas, tu me suivais là: www.hanilaphotographe.blogspot.com/

Ah! Tu me suis là, mais la photo t'en as sincère rien à glander? Ben là, je te comprends de t'ennuyer. Parce que ici, OU-FE mon ami, c'est pas mal mort.

Des nouvelles de mes gamins? Si tu veux.

Arno me torche au Sudoku. Pour ma défense, je te rappelle qu'aussitôt que je vois des chiffres, je tombe en convulsions. Facke.

Il m'a dit que quand il serait grand, il allait être ingénieur. Et ça, c'est une bonne nouvelle parce que j'aurai besoin de me faire vivre tantôt.

Bah oué. Penses-tu vraiment que j'irai quelque part avec mon bac en études littéraires et culturelles toi chose? Pense pas non.

Arno commence à être dans sa passe: "ma mère j'en ai un peu honte, je suis autonome maintenant". Faut le voir me dire babye en catimini sur le terrain de l'école, en me regardant avec des gros yeux, lorsque je m'époumone de "BYE MON GRAND PASSE UNE BELLE JOURNÉE À L'ÉCOLE".

Loulou de son côté vit son trip Michael Jackson à fond. J'ai droit à tout un tas de chorégraphies, avec Loulou-Zombie qui danse sa vie. Pour vrai, c'est beau.

Je suis sans emploi pour l'instant. J'ai des tits-contrats de photo une fois de temps en temps.
Pour faire beau, je dis que je suis femme au foyer. Je vais à l'heure du conte dans la classe de maternelle de Loulou et je suis à la maison pour accueillir ma marmaille à 2h30. D'un côté capitaliste, je me sens mal de ne pas participer follement aux dépenses, à survivre sur mes primes parentales du gouvernement. D'un autre côté, j'aurais donné mes plus belles barbies pour que ma mère soit à la maison à mon retour de l'école quand j'étais gamine.

Facke je me dis que c'est pas si néfaste au fond.

Les amis de l'Esss?

Hum.

J'ai le petit Vincent une semaine sur deux qui vient déjeuner à la maison. Cette semaine, il était sensé être chez sa maman, mais il n'y avait rien à manger là, alors il est chez son papa.

Le tit-voisin G. a pété la fenêtre de ma remise et il s'est poussé.  Il vient quand même cogner tous les après-midis, vers 4h.

J'ai pas revu la belle Alex dans ma cours depuis que je l'ai engueulé mal-sale quand j'ai réalisé qu'elle éclatait des bouteilles de bière vides sur ma pelouse.

God, it's good to be dans l'Essss!

Pis toi, comment ça va donc?







mardi 6 septembre 2011

C'est la rentrée

Bon. Ça y'est.
Mes deux tits-gars fréquentent maintenant l'école.

Si pour Arno la rentrée s'est fait sans heurt, je ne peux malheureusement pas en dire autant pour Loulou. Faut dire que le but premier de l'existence de Fiston 2 est d'essayer de se construire un nid dans mes jupes, et ce, depuis sa naissance. Alors que mes jupes sont devenues beaucoup petites pour deux êtres, Loulou le prend ben mal.

À tous les matins, c'est la même rengaine:

  1. Loulou se lève. Enfile les vêtements que je lui ai sortis la veille. (Bah et comment que c'est moi qui choisis ses vêtements d'école! Le but deuxième de l'existence de Fiston 2 est de s'habiller en chienne à Jacques. Ça passe peut-etre à maison, mais pas pour l'école han.)
     2.   Loulou s'installe à table pour déjeuner. Il commence tranquillement à faire shaker sa babine du bas.

     3.   Loulou demande une première fois si la journée sera longue.

     4.   Loulou enfile son manteau.

     5. Loulou demande une deuxième fois si la journée sera longue.

     6.  Loulou prend ma main et la serre très fort tout le long du trajet maison/école. Il vit un mini-moment de joie en appuyant sur le piton à piéton. Aussitôt la rue traversée,  Loulou me demande si la journée sera longue.

     7.  Loulou entre dans le parc à maternelle clôturé. Il tient mon chandail/ma main au travers la ferrure. Il mouille ses yeux, shake sa babine like hell et marmonne des choses que je n'entends pas. Parions qu'il demande en  boucle si la journée sera longue.

     8.  La prof fini par sortir chercher le groupe. Elle demande aux amis de se mettre en rang. Loulou passe en mode "éclater-en-sanglots".

     9.   Après un gros câlin ponctué de "Ça va bien aller Loulou" et de "Promis, la journée va passer super vite", de "Je serai ici à 2h30" et finalement de "Lâche ma main Loulou, je risque de la perdre bientôt tellement elle est engourdie", Loulou, courageux, va se mettre en rang.

    10.  Loulou fait babaille de sa petite mimine. Je lui réponds. Il poursuit comme ça jusqu'à ce qu'il entre dans l'école. Ça peut prendre un bon 5 minutes. Si j'arrête d'envoyer la main, j'entends un "MAMAN" rempli de reproche. Cré-moé que j'aie pas intérêt à arrêter les babailles. 

    11.  Loulou rentré, je pousse un soupir de soulagement. Parfois j'émets un commentaire comme: "Crime han, c'était long à matin avant qu'elle les fasse rentrer!" ce qui a pour effet de faire rire les autres mamans plantées autour de la clôture et qui ont bien vu notre petit rituel, à Loulou et à moi.

    12.  À 2h30, je suis de retour à l'école. Loulou se garoche sur moi en criant: " HEILLE, C'TAIT L'FUN AUJOURD'HUI MAMAN!! J'AI HATE À DEMAIN!"


 Le lendemain, tout est à recommencer. 


lundi 29 août 2011

Maman Poule

Suis-je la seule à paniquer totalement freaker out quand je laisse mes gamins aller faire du vélo dans les rues autour?





lundi 4 juillet 2011

Retour sur le texte précédent

Oh!
Je suis un brin surprise par la réaction de mon lectorat suite à ma dernière publication sur les petits écorchés de l'esss.
D'abord, je ne suis vraiment pas une sainte, je tiens à en faire part. La plupart du temps, je ne fais qu'observer le comportement de mon voisinage et j'écoute ce que les kids me racontent.
 Je me désole aussi, quand la petite Alex me dit qu'elle ne pourra pas aller chez sa maman cette semaine parce que c'est la guerre, encore la guerre, en serrant trop fort son minou gris qui fait un squeee de malaise.

Je crois que la plupart des parents de l'ess ont un lourd parcours de vie. Ils veulent probablement le meilleur pour leurs enfants, mais sont sans ressources pour les aider.

Le père d'Alex et Sam fait son gros possible pour faire grandir ses filles du mieux qu'il peut. Le problème ne peut que lui échapper puisque c'est la maman des filles qui l'engendre en ayant elle-même des  problèmes de consommation d'alcool et un namoureux pas gentil-gentil. Si le père de Sam et Alex le pouvait, il enlèverait fort probablement la garde complète des filles à leur mère, le temps qu'elle se rebâtisse une vie. Là où le père de Sam et Alex échoue à mes yeux, c'est quand il dit devant ses filles que leur mère n'est qu'une "criss-de-folle".  Je ne crois pas que des enfants devraient entendre ce genre de commentaires de la bouche de son parent.

La mère du petit Vincent semble avoir 17 ans. Peut-être moins. Elle a deux enfants à charge et semble monoparentale. Elle cours en autobus entre sa job, le service de garde et l'école de Vincent. Je n'en sais pas plus. Ce que je sais, c'est que je la trouve courageuse. Ce que je sais aussi, c'est que je n'aime pas voir Vincent se les geler sur un bout de trottoir à 7h30 le matin.

L'école Sainte-Famille, fréquentée par Arno et bientôt Éloi, est évaluée comme étant la deuxième pire école primaire de Sherbrooke, juste après l'école St-Rock. Pourtant, quand j'y vais, je croise du personnel enseignant souriant, motivé et compréhensif. L'école est belle et propre. C'est dans le rendement académique que ça se corse. La prof d'Arno m'a dit que sur ses 22 élèves, 11 avaient de graves problèmes de lectures et de concentration. On se demande bien ce qui se trame dans les maisons de l'esss quand on entend de telles statistiques.

Cette année, Arno s'est mis à tripper sur les mangas de Zelda. Il les traînait partout, même à l'école. Peu à peu, les élèves de sa classe ont commencé à s'intéresser aux bandes dessinées. La prof a donc décidé de faire un atelier de bd, avec tous les termes techniques et tralala. Elle a remercié chaleureusement Arno d'avoir donné envie aux zamis de s'intéresser aux livres. Arno était fier comme un paon. Et moi aussi je dois dire. Si fiston a une bonne influence sur les zamis, c'est qu'à quelque part, j'ai fait une bonne job.

Je ne sais pas comment conclure. J'ai l'habitude de dire des bouffonneries pour faire sourire. Les sujets sérieux comme ça, c'est pas vraiment ma spécialité.

Il n'y aura pas de conclusion aujourd'hui...

lundi 27 juin 2011

Les petits écorchés de l'Essss

L'est de Sherbrooke a une sale réputation. 
Il y a peu de temps, une fille a tenté d'enlever un poupon dans la cour d'école de mon grand.
La semaine dernière, la police était dans ma cour, ma cour à moi, que je partage avec le bloc d'à côté. Elle a embarqué un type saoul et louche pour une raison qui m'échappe. C'était la deuxième fois en deux semaines qu'elle se présentait au bloc.
L'histoire du serpent géant abandonné dans un appartement de l'est, c'était aussi dans le bloc à côté, dans ma cour.
Le matin, ça sent le pot à côté. Et le voisin gosse dans son char, une bière à la main, en écoutant du Scorpion.
Avant, quand on passait sur la rue St-Michel, on se faisait garnotter des bouteilles par la yeule.
C'est pas pour rien que l'est a une sale réputation.

Du monde qui a mangé de la misère, y'en a plein ici. Et ça fait des enfants aussi.

Sur mon bout de gazon, il y a un module de jeu et une glissade. Il y a aussi un boyau d'arrosage. Tout ça, ça ameute pas pire les tits-culs écorchés du quartier. Même si parfois souvent, j'aimerais bien profiter de ma cour tranquille, avec ma famille, je les comprends les kids de se pousser pour venir glander chez nous.

Dans le lot, il y a Vincent.
Vincent a 9 ans. C'est un tit-cul avec de grands yeux doux. Il est super poli et il aime bien quand je joue au badminton avec lui. J'ai un faible pour lui parce que son milieu de vie l'a transformé en tit-bonhomme mature tout plein.
Un matin où il devait bien faire -15, j'allais porter Arno au service de garde en attendant que l'école ouvre ses portes pour ensuite me rendre à l'université. Il devait être 7h30. Vincent se les gelait avec un tit-manteau de printemps sur un bout de trottoir en face de l'école. "Qu'est-ce que tu fais là Vincent?" que je lui ai demandé. "Mon grand-père est venu me débarquer à 7h ici parce qu'il s'en allait à la pêche." qu'il m'a répondu.
Ça faisait quand même une demi-heure que tit-pit niaisait là, les mains dans les poches pour se les réchauffer.  Les matins suivants, il a glandé chez nous à la place. C'était mieux j'pense.

Vincent est venu cogner à la maison un mardi, vers 5h30.
"J'peux-tu appeler ma grand-mère? Depuis 3h30 que j'attends ma mère sur mon balcon, mais elle arrive pas...J'aimerais appeler ma mère sur son cellulaire, mais elle change toujours de numéro de téléphone."
Il faisait son tough. Mais une fois sa grand-mère en ligne, il a salement éclaté en sanglot. "ELLE EST JAMAIS LÀ MAMAN!" qu'il a crié à sa mamie.

Dans le lot, il y Sam.
Sam, elle a 9 ans. C'est une blondinette frisée qui trippe sur le bricolage. À toutes les fêtes, elle me demande si elle peut faire des décos avec moi. Elle m'a fait un beau dessin hier, assise tranquille à ma table de cuisine pendant que je préparais le diner.




"Pis Sam? Vas-tu chez ta mère pendant les vacances?"
"Ouin. J'ai pas vraiment envie. Elle bois tout le temps. Ben sauf quand elle conduit là. Quand elle conduit, elle en boit 3-4 seulement. Après, elle boit de l'eau."
"La semaine passée, son chum était fâché. Il nous a débarqué, ma soeur, ma mère et moi sur le bord de la rue Montréal. On a marché jusqu'ici."

Dans le lot, y'a Alex.
Alex, c'est la petite soeur de Sam. Sa bouille d'ange fait qu'on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Quand on ne la regarde pas, elle joue avec un briquet. Quand on la regarde faire, elle dit: "Tiens, mon père voulait te donner ça..." en tendant le briquet, pour éviter qu'on l'engueule.

Dans le lot, y'a la belle Lily-Rose.
Je vous en ai déjà parlé. J'pense que j'ai un kick sur elle. Dans deux semaines, elle fêtera son anniversaire dans un gym qui se spécialise dans les fêtes d'enfants et le pole dancing. J'ai toujours pas trouvé le lien entre les deux activités.

Dans le lot, y'a Jaysen.
Jaysen, pas Jason.
Lui aussi il a un regard doux. Doux comme Bambi genre. Sa maman a toujours un sourire dans sa voix. Ça me rassure. Arno est allé joué chez Jaysen le mois passé. Une belle place grande comme ma main, les stores baissés, empestant fort fort le vieux botch. Pour atteindre l'appart, on doit passer devant celui du rez-de-chaussé, celui habité par un collectionneur de films pornos qui laisse trainer sa collection devant la fenêtre.

Je remarque que la plupart de ces petits écorchés de l'essss ont bon coeur.  Ils veulent, la plupart du temps, juste un peu d'attention.
Et j'espère salement qu'ils réussiront à bien pousser malgré tout, pour qu'ainsi, la réputation de l'esss change peu à peu.

lundi 13 juin 2011

Lily-Rose

Un moment donné dans la vie, Johnny Depp et Vanessa Paradis ont joué à touche-pipi.

 9 mois plus tard, Vanessa Paradis expulsait une pouponne de son dedans, non sans émettre quelques "putain ça fait mal" et quelques "Johnny je te hais".

Le couple, divinement beau, a choisi d'appeler le fruit de leur game touche-pipiesque, Lily-Rose. Et depuis ce jour heureux et plein d'allégresse, des Lily-Rose, y'en a en tabarslask de par le monde.

Arno, il en a plein son école de ce genre de tites-filles avec un nom cute comme un bébé chat. Et dans ma tête à moi, les Lily-Rose sont obligées d'avoir toujours des lulus, de porter en permanence un tutu et de guigler en parlant. Elle ne se nourrissent que de fraises ou de gommes ballounes et leurs mamans sont des princesses.

Y'a la petite voisine qui s'appelle Lily-Rose. Et elle vient foutre en l'air ma conception utopique de l'espèce.

Lily-Rose-la-voisine, c'est pas une enfant: c'est un tank. À 8 ans, elle casse des gueules. Elle parle comme un gars de chantier et elle crache par terre entre deux renâcles.

L'autre jour, elle voulait jouer avec Arno. Elle est venue cogner à la porte, non pas avec son petit poing genre toc-toc-toc, naon, genre BANG-BANG-BANG avec un bat de baseball.

Je lui donne 2 ans avant de fournir la cour d'école en cigarettes.

M'est d'avis que ses parents auraient dû l'appeler Steve.

dimanche 12 juin 2011

Blog's not dead

Bon bon bon bon.

Après la grosse vague de larmes et de cris d'amour lancée à tous vents sur les Internet via Facebook en réaction à la fermeture de mon blog, me suis don' trouvée sans coeur de vous abandonner de même, comme des tits-chiens, pour des histoires d'inspiration maquante.

Disons donc que mon blog va reviendre mes canards. Vous  m'avez convaincu.
On essuie les larmes et on me fait une risette astheure.
Ok?

lundi 6 juin 2011

This is the end, my only friend, the end

Chers vous tous, sauf peut-être le type louche qui marque des insanités dans Google et qui se ramasse ici en espérant voir de la porn hardcore,

J'arrive dans une impasse.

J'ai blogué ma vie, pour faire rire, pour me défouler aussi, certes. J'ai écrit parce que j'aimais bien ça, tsé, écrire, pis vous parlez de mes joies parentales.  Mais z'avez surement remarqué que je blogue ma vie pas mal moins souvent depuis 1 an.

Je relis mon vieux stock de simili-j'me-prends-pour-une-écrivaine pis parfois (souvent) je constate que c'est pas pire de la marde.

L'envie me prend donc de tuer ce blog à grand coup de chainsaw.

J'en partirai peut-être un autre. Peut-être pas. Je sais pas. Il sera peut-être moins personnel, avec peut-être  pas de photos de tout mon monde adoré. Peut-être aussi que je vais juste rien faire, parce que je suis pas mal bonne là-dedans, rien faire.

J'ai des projets de BD que je transformerai peut-être en blog. J'ai des projets de migration vers mon sofa pour m'y installer en permanence. Je caresse aussi le rêve de devenir une adulte pour vrai. Une adulte capitaliste. Ben non, c'pas vrai tsé ben.

Je remercie chacun de mes lecteurs, tout particulièrement: Zabelle, Géraldine, Jérôme, Nath, Dez, SoBe, Coco, Michel, Hasemeister, Rox, Esther, Sébastien, Simon, Marie-Pier et Sarah qui, avec leurs commentaires, ont su rendre mon blog vivant.

Un dernier merci à mon inspiration première, mes zinfants, et à mon namoureux avec qui je partage la belle aventure d'être parent (fawk que c'est kétaine. J'assume).

Veuillez agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs, mes canards.

hani xx

dimanche 15 mai 2011

Orner de raies


Nous zôtres, des discussions sensées, on en a.

jeudi 31 mars 2011

Soupe

Il me la réclamait depuis deux semaines. J'avais comme excuse béton de ne pas connaître la recette. Et puis là, un mercredi, vers 16h30, Sainte-Geneviève m'a remis une feuille huit et demi /onze coupée en deux. Y'avait un titre qui la coiffait, la feuille:

Soupe de poisson

Et sous les ingrédients et la méthode de cuisson, Loulou avait dessiné un poisson. (Du moins, y'avait l'inscription "poisson de Éloi" à côté. Pas de doute, c'était un poisson.)

On n'est pas tellement fana de ça, du poisson ici. En soupe, je m'imaginais des têtes de barbottes flottantes dans un bouillon. Rien de sexé. Mais tout d'un coup que ce serait bon pour vrai? Parce que le Loulou, il est très restreint sur la bouffe. Les soirs de spag, il est super heureux, Loulou. Mais pour les autres soirs, il boude assurément devant son assiette, Loulou. Et il voulait manger ça? D'accord han.

J'aime bien le Sol de l'expression Sol-l'endroit-où-vous-marchez-La-l'-endroit-où-vous-allez-Si-c'est-siffler-comme-un-merle-et-nous-revenons-à-do-do-do-do-do, mais de LA sole? Non, pas trop.

Y'en avait de la sole dans la recette.

Quand je l'ai déballée, il s'est échappé des odeurs bizarres. Et j'ai pensé aux dudes dans Astérix qui s'engueulent. "-Poisson pas frais. -Poisson pas frais? Viens me le dire ici qu'il est pas frais mon poisson! Escarmouche, pif paf."

Et pis l'odeur, elle a fait en sorte de rameuter tous les chats du quartier, Mao, plus précisément, qui exécutait une danse lascive en criant pour en avoir. Troublant.

J'ai tout fait comme faut, avec Loulou qui dansait lascivement à côté de moi, en compagnie du chat. Troublant j'ai dit.

J'ai mis ça dans des bols. j'ai mis ça sur la table, j'ai crié "on mange".

Loulou s'empiffrait comme jamais. C'était presque beau. Mis à part les coulisses sur son menton qui lui donnait un air un peu trisomique.

Mon namoureux, Arno et moi, on avait un peu la chienne. On regardait nos bols d'un oeil suspicieux. On regardait ensuite Loulou. On re-regardait nos bols d'un oeil suspicieux. On re-regardait Loulou...

On a finalement gouté du bout des lèvres, en fermant les yeux, dégouté. Comme on embrasserait une vieille matante qui a de la barbe.

Et on a dit non. Juste non. Avant de vomir partout, on s'est dit "plus jamais".

Dans la maison, l'odeur de la soupe ne décollait plus. J'aurais aimé qu'on soit le printemps pour vrai, pour ouvrir bien bien bien grandes les fenêtres de la maison.

J'ai mis les restants de soupe dans des tits-pots à congeler. Pour Loulou. Juste pour lui.

J'ai descendu avec mes 4 tits-pots vers le congélo de la cave. Et puis hop, y'en a un qui a glissé, qu'il est tombé, qu'il est allé s'exploser sur le sol de l'expression sol-l'endroit-où-vous-marchez.

Poisson liquéfié sur ciment de cave. Ça se lave mal, ça pue pis ça fait sacrer. Arg.

À swère, believe me, on mange du spag.

mardi 22 mars 2011

Fond d'écran Marie de Nazareth

Cette semaine, des gens sont atterris ici en tapant les choses suivantes:

- dictée préparée la maison des enfants pelle râteau vulgarité

- Ramens aux crevettes

- Fond d'écran Marie de Nazareth

- bois caribou

- HITLER

- Cracher de la morve

- Haute pression néocitran

- Roman à l'eau de rose pour enfant

- Bonhomme sourire qui font la baboune

- Chandail de loup

Je vous épargne une couple de vulgarités qui parle d'autofellation. Parce que tsé, je trouve ça pas beau comment les gens, des fois, ils pensent.

vendredi 11 mars 2011

Gnaiserie d'école

J'ai présenté ce texte dans le cadre du cours Rédaction: style et clarté. J'ai jamais eu ma note.

***

« Non, pas question. »

Steve tira une dernière bouffée sur sa cigarette, de celles qui brûlent les lèvres. Il souffla ensuite une longue émanation de poison; elle tournoya lentement dans un gracieux ballet ralenti puis alla se perdre dans l’air ambiant.
Il éteignit rageusement le mégot noirci dans le gros cendrier plein à ras bord. Ses yeux lorgnaient le sol à défaut d’avoir le courage d’affronter ceux de Sylvain.

« Come on man, c’est juste pour une veillée. »

Sylvain avait dit cette réplique en laissant traîner un rictus vicieux aux commissures de ses lèvres. Un garnement vaniteux. Il devait probablement être chef de bande au primaire, terrorisant les faiblards lors des parties de ballon chasseur et faisant secrètement rêver les gamines à qui il tirait les couettes. Il avait sûrement déjà dit à Ti-Cul Carl d’aller se coller la langue sur un poteau de métal par une température glaciale, ce que Ti-Cul-Carl s’était probablement empressé de faire.

« Pourquoi je ne peux pas être Ozzy? »

« Parce qu’on ne refait pas Black Sabbath, criss, on refait KISS. Pis tu sais bien que si on avait refait Black Sabbath, c’est moi qui aurais fait Ozzy. »

Un garnement fier, je vous dis.

« Je veux être Gene Simmons alors.

- Non! C’est moi Gene Simmons!

- Bon ben laisse moi être Paul Stanley alors?!

- No way man! C’est Ti-Cul-Carl qui fait Paul Stanley! Y’a même volé une paire de fuck-me-boots vintage à la mère de Fano pour le look.

- La mère de Fano?!

- Bah…Oué?!

- LA MÈRE DE FANO?!

- BAH OUÉ! »

La mère de Fano avait jadis été une très belle femme qui aimait se dandiner le popotin lors des soirées disco. ABBA, elle aimait ben ça. Aujourd’hui, on ne voyait plus que de minimes traces de sa beauté d’autrefois. Elles étaient enfouies quelque part dans la lueur de ses yeux. Après l’accouchement de son premier lardon en 1979, son susmentionné popotin s’était mis à élargir de façon considérable.
Aujourd’hui, après avoir été engrossée trois fois par Monsieur-Le-Père-à-Fano, elle n’était plus qu’un émule des mannequins du catalogue Sears, dans la section 16+ week-end : gros cul, linge en coton pastel et sourire factice. Le genre de madame que tu sais qu’elle fait des gâteaux aux carottes vraiment kick ass.

Maintenant que Steve était revenu de la surprise, il se demandait si c’était la mère de Fano qui avait des cristies de grands pieds où si c’était plutôt Ti-Cul Carl qui était affublé de minuscules petons.

« Et Ace alors? Qui fait Ace?

- Ben, c’est Fano s’t’affaire!

- Câlisse !? C’est qui qui a décidé ça?!

- Ben devine!? »

Vous tous, lecteurs, aviez compris bien avant Steve que c’est Sylvain qui avait pris une telle décision. Vous êtes franchement plus allumés que Steve. Cela explique aussi pourquoi ce sera Steve qui aura à personnifier le chat de KISS. S’il avait été plus allumé, il aurait pu marchander pour incarner un des autres membres du groupe, vous savez, ceux qui n’existent plus aujourd’hui, mais qui continuent à avoir leurs places dans la mémoire collective.

« Non. Je ne ferai pas Peter Criss… »

Steve resta quelques secondes en tête à tête avec ses pensées. Assez de temps pour se dire qu’« Asti, en plus, y’ a du vert dans le maquillage du chat. »

Sylvain, voyant que Steve n’avait pas l’air enchanté par cette idée de déguisement d’Halloween, lui proposa une bière afin qu’il puisse se détendre. Steve resta muet devant la proposition.
Le chat de KISS.
Ces mots allaient et venaient dans la tête du gaillard.
Sylvain prit le silence de son ami pour une réponse affirmative. Alors qu’il se dirigeait résolument vers le réfrigérateur, Steve en eut soudainement marre d’être à la merci de ce type trop arrogant qui en faisait baver à son entourage depuis sa plus tendre enfance.
Il saisi délicatement le cendrier en verre massif et vida son contenu sur le tapis. À pas de loup, il s’approcha de Sylvain.
L’élan qu’il prit pour assommer son ami fut si puissant que Sylvain tomba raide mort.

« Oui, je vais la prendre la bière. »

Steve laissa tomber le cendrier qui n’éclata même pas. Il ouvrit le réfrigérateur et empoigna une bouteille. Il la décapsula et avala une longue lampée.
Il allait ensuite chercher deux feutres : un noir et un vert.
Tandis qu’il dessinant les traits d’un félin sur le visage du cadavre, Steve se dit pour la dernière fois que jamais, il ne personnifierait le chat de KISS.

mercredi 9 mars 2011

Vers 23h

Quand j'entend Bébé chigner dans son lit vers 23h (bon, bon, Bébé a quand même 5 ans JE LE SAIS, laissez-moi donc vivre dans le déni please please), je me dis toujours que ça y'est, y va y avoir du renvoya d'enfant partout ou encore, y va y avoir un thermomètre qui va péter dans le rouge. Mon coeur arrête de battre un peu, je viens blanche pis je vis une tite faiblesse momentanée. Kess tu veux, moi, ça me bouleverse total quand j'ai un tit-cul qui feel pas.
La santé man, c'est important. Surtout celle des enfants. Des miens particulièrement.

Ainsi.

Hier, j'ai entendu Bébé chigner dans son lit vers 23h.

Boute de la passe faible pis toute, je monte les escaliers en me tenant fermement à la rampe pour pas perdre connaissance. Chu ben sensible.

Et là, ben y'a Loulou d'assis dans son lit. Il pleure doucement.

Il pleure parce que, fouille moi comment il a fait son compte, mais il est pogné dans sa housse de couette. C'est comme un fantôme rouge avec des zanimaux multicolores dessus qui pleure.

Pis ça, ben c'est vraiment drôle.

Je l'ai aidé à se dépêtrer en riant tout bas pour ne pas réveiller Arno. Mais un moment donné, j'ai ri vraiment fort devant le ridicule de la situation.

La vie est donc belle quand les enfants chignent parce qu'ils sont pognés dans des housses de couette au lieu d'être pogné avec des virus.

vendredi 4 mars 2011

Arno: 8 ans

Bon, bon, bon.
Le temps passe vite pis on est vieux.
Je le constate parce que le 5 mars, mon grand va quand même avoir 8 ans. Tsé, malade.

Facke kin, sois témoin toi aussi que le temps passe.

Bonne fête Arno Minou!!!!!!!!!











xxxx

mardi 1 mars 2011

'Tention

Depuis que je suis mère, le mot que je répète le plus souvent est: 'tention.

Comme dans:

"Tention pas tomber."
"Tention pas te faire mal."
"Tention avec ça."
"Tention à ton frère".
"Tention avec ton verre."
"Tention avec le chat."
"Tention avec le toaster dans le bain."

Mais tsé, le mot est tellement suremployé qu'il n'a d'effet sur personne.

Ainsi, depuis que je suis mère, je met des plasters partout, tout le temps.