lundi 28 novembre 2011

Ton absolument magnifique chanson



Longtemps j'ai eu la photo d'un tit-cul dans mon porte-feuilles. Un tit-cul beau d'même avec des fossettes, en salopette, qui souriait. 


Le tit-cul n'était pas juste une photo: il existait tangiblement. Un adorable bébé. Le 
premier pour qui j'ai transformé une cuillère remplie de pablum en avion.


Le tit-cul, c'était le petit frère de ma meilleure amie quand j'avais 14 printemps.
Je garde un merveilleux souvenir de cette époque. Vraiment. C'était le temps où je bleachais trop souvent mes cheveux. Celle où j'ai fait percer mon nez comme une rebelle. Celle où on trippait solide à parler 4 heures en ligne au téléphone avec sa BFF.


Le temps a passé. J'ai perdu ma BFF de vue. J'ai changé de porte-feuilles. La photo du tit-cul est restée dans le vieux.


Avec Facebook, j'ai retrouvé mon ancienne BFF. J'ai retrouvé sa mère. Et sa soeur aussi. Un trio de femmes que j'aimais vraiment beaucoup et pour qui j'ai gardé un attachement profond malgré toutes les années. Des filles de party. Des filles qui rient. Des filles intelligentes. Des filles qui ont mangé de la misère aussi. Le trio se serrait les coudes dans un 5 1/2 pour élever Tit-Cul, arrivé sur le tard.


 Jamais je n'aurai vu la mère de ma BFF comme une mère: c'était une amie. Une grande soeur à la limite.  


Grâce à Facebook, j'ai pu voir des photos du tit-cul. Tit-Cul, à 17 ans. Beau d'même. Encore. Je me suis trouvée ben vieille de le revoir aussi grand. Je ne lui ai pas envoyé de demande d'ami. La fille qui t'a donnée du pablum à 1 an, sérieux, who care?


Puis la semaine dernière, un statut Facebook à faire pleurer. "Repose en paix mon frère. Je t'aime."


Tit-Cul est parti. 


Et ça, c'est incompréhensible.


C'est incompréhensible qu'à 17 ans, un kid ne réalise pas toute la vie qu'il a devant lui. C'est incroyable qu'un kid se dise "non franchement, je ne vois pas. Je ne peux pas".


Trois femmes anéanties. Des amis en deuil. Une famille sous le choc. 


Et même moi, de loin, je ne cesse d'y penser. 


Je pense surtout à sa mère, démolie, qui lance cris du coeur par dessus cris du coeur sur Facebook. Ça arrache les larmes de lire ça... On aurait le goût de la prendre dans nos bras en lui jurant que ce n'est qu'un mauvais rêve.


Donner la vie à un enfant. Pour qu'il se l'enlève 17 ans plus tard... Y'a pas une maman au monde qui devrait avoir à vivre ça. Jamais.


Je talonne mes gars ces temps-ci. Je leur dis que je les aime. Me trouvent gossante. M'en fous.





"Maintenant tu es parti, et on pleure Parce que ça ne te ressemble pas de t'en aller au milieu d'une chanson Ta magnifique chanson. Ton absolument magnifique chanson."


Repose en paix, Tit-Cul...



3 commentaires:

Fast Food Fred a dit...

Triste.

Anonyme a dit...

Repose en paix Bru Bru.

Mme Giroux
xxxx

Généraldine a dit...

Même ton blog fait le deuil, habillé de gris.
Un bel hommage.