vendredi 5 novembre 2010

La honte

On a inscrit les mômes au karaté.

Ils se sont mis en tête de devenir des ninjas. Comme on pas trouvé d'école de ninja qui apprendrait aux enfants à pitcher des étoiles en lames, ben tsé, on s'est rabattu sur le karaté. Mais non, mais je sais que c'est pas du tout la même chose, han, va pas croire.

Loulou est dans le premier groupe; Arno, dans le second. Dans "premier groupe", je veux dire celui du samedi à 8h15 am. La grasse matinée pleure en boule dans un coin.

La semaine dernière, Loulou il a fait son cours pendant que je dormais sur l'épaule d'Arno. Arno s'en rendait pas trop compte, obnubilé par sa game de Mario Kart sur son DS. Dans les faits, je devrais me trainer un thermos, non, un baril de café à c'te cours-là.

À 9h15, c'était au tour du grand d'aller se faire dire des affaires en japonais. Alors qu'il en était aux étirements, une alarme s'est mise à sonner. Mais fort like hell. Du genre HAN HAN HAN HAN, mais avec une font de 72, le caplock au fond.
Assez pour me réveiller correct genre.

On savait pas trop quoi faire. Alors, on s'est dit: "bah, pas grave" et les étirements ont continués. Le professeur avait l'air de s'en foutre de se casser une corde vocale en criant du japonais.

Là, y'a genre un dude qui est venu dans le cours pour nous dire de sortir, que c'était une fausse alerte, mais qu'il fallait suivre les procédures d'urgence quand même, bla bla bla, tout le monde dehors dans le stationnement.

Alors, on s'est retrouvé plein d'amis à grelotter dehors: des tites-madames du cours de natation, en maillots, gelant dans leurs serviettes, les cheveux mouillés, en gougounes.

Des monsieurs en kimono nus pieds.

Des enfants énervés pas de manteaux.

Pis toute. Genre 60 personnes qui se les gelaient.

Là, le blabla s'est opéré. Y'a une fille qui a dit: "Paraît que c'est une enfant qui a tiré sur le gugu d'alarme."
Une autre fille a dit: "Oui, je l'ai vu faire." Et elle a cherché des yeux l'enfant coupable. Elle nous l'a pointé. "C'est elle" qu'elle a dit.

On s'est tous retourné.

Et là, y'avait un papa qui serrait dans ses bras, une toute petite fille rose d'à peine 2 ans.
Il se cachait la face dans la crinière bouclée de sa fille.

Hon.

Je pense que le monsieur était en train de se faire pipi dessus ou quelque chose comme ça parce qu'il était super blême. Sauf pour ses oreilles qui étaient d'un beau rouge saillant.

Et là, le dude en chef il a dit: "On pourra pas arrêter l'alarme avant une heure. On attend un électricien..."

Là, le papa, il se cachait encore plus.

"Alors, les cours sont annulés."

Le papa cherchait une pioche pour se creuser un trou.

Et là, j'ai été genre full grandeur d'âme et j'ai touché l'épaule du papa. "C'est pas grave" que j'ai dit, "J'avais hâte de retourner me coucher de toute façon" que j'ai conclu.

Je sais pas si ça l'a réconforté parzempe.

4 commentaires:

Jérome a dit...

Je suis sur qu'il a super apprécié ce que tu lui as dit, peut-être pas sur le moment mais plus tard il va rire de tout ça.

My god ça me rappelle trop la fois que ma grande a fait partir lalarme du Rona....!

hani a dit...

Oh! Alors ta puce a l'âme d'une délinquante elle aussi? :)

Jérôme a dit...

ouaip pis nous l'âme de parents qui veulent aller se croupir dans un coin sombre et froid!

C'était au cégep ton alarme? J'imagine tellement les nageuses se les geler dehors!! mouahahah =0)

Généraldine a dit...

Hooooooooon hahahahahaha! Entouca, moi ça m'aurait fait pléééééézir d'entendre ça. Tsé de sentir qu'au moins une personne n'a pas envie de nous trucider avec des éclairs qui sortent des quenoeils. Merci pour lui!