jeudi 28 mai 2009

Ingratitude

J'ai déjà eu un carré de sable.
M'en rappelle. Le buzz avait duré une grosse demie-journée.
Ensuite, le dit-carré s'était transformé en cabinet d'aisance pour chats.

Y'a cette photo de mon frère à 9 mois, la bouche pleine de sable. Encore heureux qu'il n'ait pas choppé la toxoplasmose ce jour-là.

Ça reste un beau souvenir quand même.

Si je vous cause de celà, c'est que les gamins me réclament l'aménagement d'un carré de sable. Mais à chaque année c'est la même chose: je leur balance trois poches de sable dans le bac et le temps d'un battement de cil, ils ont vidé le contenu dans l'herbe et remplissent le bac avec de l'eau.

Moi j'ai proposé de sauter l'étape du sable. Mais ça aurait l'air que c'est pas d'même que ça marche la vie.

"Maman, franchement, un bac à sable pas de sable, pffff..."

Me mettent trop de pressions ces gamins...

Faut qu'j'achète du sable.

*******

Mes parents, ils ne m'ont jamais amené au cirque.

J'étais gamine, on était chez des amis à Granby. En même temps que le Cirque du Soleil qui se la jouait "petite tournée provinciale dans les stationnements de centres d'achat."

Je voulais aller au cirque.

On est pas allés au cirque.

Moi et la fillette granbyenne on s'est poussées et on a regardé le show se préparer en se cachant dans un coin derrière le chapiteau. J'ai eu l'audace de soulever la toile pour jeter un regard à l'intérieur. Ça avait l'air ben l'fun...

Dans ma tête, j'ai imaginé un beau pestak, avec des fauves qui rient et des clowns qui crient, des singes avec des drôles de chapeaux qui conduisent des tites zautos rouges et des funambules presque tounues.

On est rentrées, peinardes.

*****

Moi j'ai amené mes enfants au cirque. J'avais pas le choix, Arno avait gagné un billet.

Pour les autres, c'était 25$ par grand et 18$ pour le p'tit. Ouch qu'on s'est dit. Y'était mieux d'avoir des fauves qui rient.

Moments marquants.

1) Arno se fait offrir une barbe-à-papa, c'est une première dans sa courte existence.
Sa réaction: "On mange du poil?!"



2) Loulou se fait offrir une barbe-à-papa. Braille parce que c'est contre nature de manger du poil. Fini par goûter, ses pupilles s'élargissent, deviens accroc. J'ai peur qu'il tente de bouffer ses toutous une fois revenu à la maison.

3) Arno braille parce qu'on refuse de lui acheter une épée de Star Wars à 15$. On vient de lui acheter deux barbes-à-papa à 4$ chacune, une slush (4$), un pop-corn (4$) et on lui a aussi payé un tour dans le manège gonflable (4$). Mais c'est vrai que ce n'est pas une épée de Star Wars.

4) Loulou braille que c'est long, veut s'en aller.

5) Arno, fou de rage, met son capuchon et se transforme en petit Emo.
Je lève les sourcils d'étonnement. J'ai envie de lui mettre du vernis à ongles noir pour parfaire son look. Je lui chante Boys don't cry.

6) On fini par décamper à l'entracte; les petits en ont vraiment plein le popotin.

7) J'ai eu le temps de voir un fauve. Mais il ne riait pas du tout.

J'aurais damné pour aller au cirque quand j'étais gamine. J'y ai trainé mes rejetons et j'ai même pas eu de merci. Je suis une victime. J'aimerais ça que Denis Lévesque me contacte.

Finalement, le pestak était pas mal plus beau dans ma tête d'enfant.

3 commentaires:

Généraldine a dit...

Pôvre toi!!! En plus d'être forcée d'aller au cirque et de vider ton porte-feuille, t'as même pas eu le bonheur de voir des mines réjouies.

Je suis total pour le kutex et The Cure. Odette aime les 2!

gxxx

SoBe a dit...

Moi, si je peux me permettre, je vous ferais ici part du moment le plus humiliant de ma moyennement longue vie.

C'était en 4e année primaire. Je portais des grosses lunettes rondes (j'étais peut-être le 3e enfant de notre école de 70 étudiants à porter des lunettes), j'avais une coupe de cheveux à la garçonne (genre que mon chum, en voyant mes photos d'enfance, m'a demandé "T'avais un frère?") et je haïssais pour mourir tout ce qui ne se faisait pas assis, un livre dans les mains.

Ben ce jour-là, en 4e année primaire, ma professeur a fait tirer des billets de cirque. Pis c'est bibi qui a gagné. Folle de joie j'étais. Et donc la prof de me les remettre, en disant: "La chanceuse qui va aller au Palais des Sports voir le cirque!". Ben moi, en entendant ça, j'ai eu assez peur qu'on me demande d'en faire, du sport, que j'ai balbutié, du haut de mes neuf ans, que finalement j'avais un empêchement pis que vraiment, non, valait mieux refaire un tirage et laisser gagner quelqu'un d'autre que moi.

Et voilà comment j'ai scrapé ma one-life chance d'aller au cirque.

hani a dit...

Quelle belle tranche de vie SoBe! Perso, je crois que mon cerveau d'enfant aurait fait la même maudite affaire.
Sport, c'était un affreux terme.