dimanche 15 juillet 2007

Dame nature est une vache

Le concert le plus nul à laquel j'ai assisté dans ma vie est sans contredit le spectacle de Bérurier Noir lors de leur passage au Québec il y a de celà quelques années. Le show, proprement dit, devait être hallucinant. Mais je n'ai rien vu, occupé que j'étais à me les geler en haut d'une butte. Le fait est que la pluie s'était mise de la partie, menaçant la tenue du spectacle. Mais auriez-vous vu ça? L'émeute que ça aurait donné? (Plein de punks en colère qui saccagent les rues et les commerces en criant "Vive le feu".) Bref, on s'est fait mouiller dessus mais SOLIDE et ce n'est que beaucoup trop tard que nous avons réussi à nous procurer des sacs de poubelles dans le but de nous en faire des imperméables. Les Vulgaires Machins qui ouvraient le show ont dû se faire la palette avec leur vente de chandails parce que tout le monde s'est mis à vouloir se procurer un coton-ouaté du band afin de pouvoir s'enfiler un chandail chaud et pas mouillé. Même moi, je me suis dit : "diantre, 50$ pour un chandail de band que j'aime pas? J'achète, j'ai frette." Malheureusement, tout était vendu. Un coup de marketing de la mort.

En fait, vous pouvez très bien reconstituer la scène en allant sous votre douche, avec vos vêtements, et laisser l'eau froide vous couler dessus pendant un bon 20 minutes (soit, le temps que ça nous a prit pour nous trouver un abri) Ensuite, passez la soirée dehors par une fraîche nuit d'été avec votre linge qui dégoutte sur vous. Même si vous êtes en face d'un band culte à vos yeux, que ce même band vous l'avez écouté en boucle toute votre adolescence et que c'est en fait supposé être un moment magique de les voir pour vrai sur une scène, je vous jure que vous n'aurez en fait qu'une envie; rentrer à la maison, enlever les satanés vêtements mouillés-glacés, vous ruez sous le jet chaud de la douche pendant 3 heures, enfiler vos pyjamas de coton ouaté et aller vous callez la tête dans une montagne d'oreillers.

Aujourd'hui on en rit. C'est déjà ça. Et puis, on le sait bien que Dame Nature a un côté pas pire vache quand elle a une passe de SPM.

Sauf que là, elle a franchement ambitionné. Je m'explique.

Vendredi.

Ma première journée de vacances. On se prévoit une journée monstre en famille dans le but ultime de faire plaisir à nos gamins. La fête du Lac des Nations bat son plein. Au menu: Jeux gonflables, manèges, barbe à papa et ni plus ni moins que Annie Brocoli, la celle que Arno trouve donc bonne. Ça coutera un prix de fou. Mais on s'en fiche, on veut voir des sourires dans des faces d'enfants.

Tout l'avant-midi nous observons les prévisions météorologiques car des orages sont prévues. Il est 13h30. Il fait beau. C'est un départ.

Trouver un stationnement? Stressant. Mais finalement, on s'en tire pas mal bien. Nous sommes presque collés à l'entrée du site et on a même pas payé de gens. C'est donc tout sourire et galopant vers le site que nous partons, famille dans le vent, avec le pousse-pousse, 2 parapluies (au cas ou) un sac à dos rempli de couches, de chandails, de jus et de grignotines. Un tableau jusqu'ici parfait.

À l'entrée, je donne un premier 20$. Deux adultes, c'est ça que ça coûte. Pas de problème, j'ai celà. Merci madame, bon spectacle.

On se dégotte une place vraiment chouette, à l'autre bout complètement du site, tout près de la scène. Les enfants sont fébriles et certains chantent déjà les hits de Madame Brocoli.

Du côté des parents, on peut lire l'angoisse et l'inquiétude sur les visages.

Parce que si jusqu'ici le tableau était parfait, il semble bien qu'une ombre approche. Des nuages. Pas gris , nenon, noirs, noirs, noirs. Et on peut voir les éclairs qui s'approchent aussi. Tout le monde se dit la même chose; Si la Miss Brocoli peut arriver sur scène, chanter une chanson, après ça on se pousse d'ici. Au moins, les petits l'auront vu un peu.

L'affaire c'est que quand la Annie Brocoli s'est enfin pointée sur scène, quelques gouttes nous tombaient déjà dessus. Et le temps de saluer la foule, c'était déjà l'apocalypse.

Le premier coup de tonnerre à pêter tellement fort que tout le monde a cru à une attaque aérienne. Les éclairs, bien que majestueuses, ne donnaient même pas envie que l'on s'arrête pour les admirer. Le vent soufflait tellement fort que mon parapluie s'est ouvert à l'envers et la pluie glaciale qui nous tombait dessus nous mitraillait littéralement la peau par sa densité.

Et les enfants...

Les pauvres petits enfants qui crient, qui pleurent, qui paniquent. Et les parents qui courent, qui crient, qui paniquent. Un bouchon de poucettes se forment à la sortie et nous restons prisonnier de la tempête sous un arbre. La chienne me pogne, j'ai pas envie de mourir avec ma décendance, électrocutés sous un arbre à un spectacle d'Annie Brocoli.

15 minutes plus tard, nous trouvons finalement un abri. Les petits sont grelotants et traumatisés. Par chance, j'avais des chandails chauds et relativement secs dans mon sac. On est finalement rentré à la maison, peinards et on a écouter des films pour enfants en mangeant du pop corn. Une heure plus tard, il fesait beau. J'avais de la peine.

En résumé, je venais de claquer 20 balles pour traumatiser mes enfants. On a eu le temps d'entrer sur le site, de niaiser 15 minutes et on est reparti dans l'orage. 20$. Je me suis tellement fait avoir.

Alors, Dame Nature, t'es qu'une vache. De t'en prendre à nous, adulte, à un show de Bérurier Noir, ça passe toujours mais que tu ais fait ce coup-là à des enfants, c'est inacceptable. Je te hais.

Salope.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Béru à Qc... c'était un pur show!!! Moi j'étais en avant les deux pieds dans la bouette à scander les refrains... encore émerveillée par la quantité de punks dans la capitale. Mais je n'étais pas trempée... pourquoi donc??? Ah oui, je m'en câlissais des Vulgères Machins, moi et mes potes avons bu au Sacrilège jusqu'au show de Béru, après la flotte. Hummmmmm, rien que d'y repenser, là, j'ai le goût d'une pout sauce piquante extra saucisses de chez Ashton. Ah Québec, je me souviens!!!!

Géxxxxx

Edith a dit...

Je me suis encore régalée avec les histoires d'Hani. Je partage quand même la rage que tu as envers M'dame Nature. J'ai aussi des frustrations d'enfants pas encore refoulées (genre, j'ai VRAIMENT peur quand y'a un orage). J'ai aussi des frustrations de petite adulte, quand je fais du pouce et que le diluve apocalyptique (tsé, celui de la fin du monde là), s'abat sur moi à un moment inoportum (comment ça s'écrit c'te mot là!?).

Bref, j'ai déjà fait un post sur la météo, messemble? Anyway, j'vais aller ranger mon linge dans ma chambre, parce que je ne peux plus accéder à mon lit.

je vous lance des bises