mercredi 4 avril 2007

Histoire de disque compact

C'est une sale journée.

Vous savez, le genre de journée ras-le-bol où la seule impression qu'il te reste en soirée, c'est d'avoir couru en rond sans arriver à rien? Et bien pour être certaine de m'être bien imprégnée de ce feeling, je vais vous causer de la première fois ou j'ai rencontrer le disque compact. Hein que ça rime à rien comme sujet?

Je ne me rappelle plus trop j'étais agée de combien de printemps. Disons que j'avais peut-être 14 ans. J'étais copine avec une fille, une chouette fille sympa, qui avait la plaie d'être un peu la paria de l'école. Comme j'étais la sauvage-du-bois-pas-game-de-parler-à-personne-à-part-à-mes-cousins, ça donnait pile que moi et elle, on se retrouve de deux solitaires à deux solidaires.

C'était vraiment une époque de merde.

J'avais la face pleine de boutons, je portais des t-shirts Vuarnet fluos (même pas des vrais en plus, de vulgaires imitations acheté au marché aux puces) ou encore des chandails de Budweiser (même si jamais je n'avais encore fait l'expérience du houblon), je me rongeais sans cesse les ongles, je me demandais comment frencher (même le courrier de Manuel Hurtubise dans le magazine Filles d'Aujourd'hui ne pouvait répondre à ma question existencielle) et j'étais toujours la dernière choisie dans les cours d'éducation physique pour jouer au bascket.

Avec ma copine, c'était nice.

On s'enfermait chez elle les week-end, on fumait les cigarettes de sa mère, on se claquait des films d'horreur et vers minuit, on s'imposait un 20 minutes de Bleu Nuit, rigolant chaque fois qu'un bout de nichon passait à l'écran.

Cette fille là possèdait un oiseau. Un oiseau genre mini-perroquet qui s'appelait Cookie et il passait sa vie à dire cookie-cookie-cookie. C'était impressionant.

Un samedi donc, elle me demande comme ça, si j'ai envie d'écouter un cd. Un cd?

Oui, un Disque Compact.

Je choisie celui de Nazareth, aussi impressionnée que quand l'autre bête à plume me dit son nom.

Il ne se passe pas d'instant magique. La musique qui sors du machin à faire jouer les disques, me diffuse exactement la même chose que quand j'écoute chez moi, ma propre cassette "tapée" de Nazareth à moi que j'ai.

Étant une habituée des cassettes, je ne suis familière qu'avec les faces A et les faces B.

Alors que je sais que la chanson qui joue sur le disque s'avère être la dernière de la face A sur ma cassette de la maison à moi que j'ai, lorsqu'elle prend fin, je me lève, naturellement, pour aller tourner le disque.

J'ai fait rire de ma gueule.

Par ma copine.

Par sa grande soeur.

Par sa mère.

Par Cookie.

Non mais..Comment j'étais sensé savoir moi hein? Les vinyles, on les retourne?! Les cassettes aussi?! C'était dans ma logique des choses de faire pareil avec le cd.

Copine- Mais non Annie (j'écrivais encore mon nom comme ça à l'époque. "Hani" n'est arrivé qu'à 15 ans. A cause de Banlieue Rouge) , les cd, on ne les retourne pas, ils s'enfilent eux-même leur tempo d'une traite. Et puis tu vois? (Elle change de plage d'une simple pression de l'index sur un bouton) On peut changer de pièce au gré de son humeur, sans avoir à chercher ou commence une chanson et ou en finie une autre. Pas d'attente non plus. C'est super méga full cool hein?

Alors elle est là la magie? Mais oui! C'est super méga full cool en effet! Et si je veux changer de piste je clique sur le bouton et basta?

F-O-R-M-I-D-A-B-L-E!

Vous pouvez être certains qu'une fois de retour à la maison, j'ai fait une séance de harcellement terrible à mes parents pour en avoir un moi aussi.

Il m'est arrivé un matin de Noel.

Avec un damné défaut de fabrication. J'ai donc dû patienter jusqu'au lendemain avant de pouvoir aller me battre dans la foule du boxing day pour échanger mon système de son.

Et aujourd'hui, mes cd, ils ramassent la poussière dans ma discothèque. Z'ont tous été transformé en MP3 et stocké dans l'ordinateur. Je ne suis même pas certaine d'avoir encore un lecteur de cd fonctionnel dans ma piaule.

Évolution....

Finalement mes 14 ans se sont conclus par:

1) un anneau dans le nez (J'étais avant-gardiste à mon école)
2) j'ai viré une grosse brosse à la Budweiser (4 bières et une symphonie de vomi)
3) j'ai brulé mes chandails Vuarnet
4) Nirvana est entré dans ma vie
5) j'ai fait 6 paniers au bascket au dernier cours d'éduc de l'année
6) J'ai finalement frenché (un gros punk sale à mohawk vert qui me fesait croire qu'il avait 18 ans quand en fait, il en avait 26. On appelle tu ça du détournement de mineure?)
7) Me suis fait un chum. Un vrai de vrai.

Et pour votre info perso, je me ronge toujours les ongles.

Enjoy les photos de mes 14 ans...

4 commentaires:

Edith a dit...

J'aime dont ben ça les tranches de vie comme ça! Les t-shirts Vuernet fluos aussi, c'est mode (t'aurais pas dû les brûler!!).

hani a dit...

BURN! BURN! Les chandails Vuarnet!
Pis pourquoi tout le monde portait ça?
Souvenez vous de la vague qui a suivie, soit celle des chandails Tommy Hillfiger...J'en ai jamais mit de ceux la..JE LE JURE!

hani a dit...

En y repensant, je n'ai vraiment pas d'amour-propre pour avoir mis on the web mes clichés les plus laids de mes 14 ans..

hani a dit...

By the way, ma super belle coupe de cheveux longs-sur-dessus-rasés-en-dessous était un gracieuseté de mon ami Carl Poulin, aujourd'hui connu sous le nom de JAWA. N'hésitez pas à le contacter pour une coupe, vous voyez ben qu'il est vraiment hot.